La visualisation… Est-ce que ça marche vraiment ?

Souvenez-vous de cette scène dans Matrix… Quand Néo ouvre ses yeux et dit « Je maîtrise le Kung-fu ».

Qui n’a jamais rêvé d’apprendre un art aussi vite ? Même si ce n’était qu’un film, je l’ai envié à ce moment-là.

Aujourd’hui, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous.

Non, il n’est pas *encore* possible de devenir un expert dans un domaine aussi vite que Néo, mais il est possible d’apprendre plus vite que les autres, d’exceller dans un domaine, ou d’atteindre vos objectifs plus rapidement.

Tout cela grâce à la visualisation.

La Visualisation

La visualisation : quelques cas pratiques

Exposé simplement, c’est une façon de recréer les images, les sons, les émotions autour d’une activité, pour s’exercer dans des parfaites conditions (Exactement comme dans le dojo où Morpheus et Néo se sont entraînés).

Vous pensez que c’est difficile ? Détrompez-vous.

Le mieux, c’est de prendre un exemple : je vous demande de fermer les yeux, et d’imaginer que vous préparez un excellent milkshake à la vanille.

Imaginez tous les détails : la bonne odeur de vanille mélangée au lait, les délicieux copeaux de chocolat, l’aspect de votre verre, etc.

Etiez-vous capable d’imaginer votre verre de milkshake ? Bien sûr que oui.

Peut-être même que vous êtes tenté d’en faire un maintenant ! Voilà comment marche la visualisation.

Une expérience « magique » à tester :

Trouvez un bout de ficelle, et tenez-la légèrement dans vos doigts, droit devant vous. Laissez-la pendre d’elle-même. Attendez que la ficelle s’arrête de bouger. Maintenant, tout en gardant cette position, imaginez que vous faites tourner la ficelle.

Qu’est-ce qui se passe ? Dans la plupart des cas, vous voyez la ficelle bouger très légèrement.

Est-ce vraiment magique ? Bien sûr que non. Mais cela démontre encore une fois le fonctionnement de la visualisation.

Même si vos muscles ne font rien, votre cerveau et vos trajets neuronaux ont cru à ce mouvement (dans une moindre mesure bien sûr).

Quelques preuves de l’efficacité de la visualisation

Peut-être connaissez-vous déjà l’histoire du psychologue australien Alan Richardson. Il a divisé un groupe de joueurs de basket en 3 groupes. Il a ensuite testé leurs habilités à tirer des lancers-francs. Basé sur leurs résultats,

  • Le premier groupe devait pratiquer 20 minutes par jour
  • Le second groupe devait simplement visualiser leur propre personne en train de tirer des lancers-francs (aucun entraînement réel)
  • Le dernier groupe n’avait le droit ni de pratiquer, ni de visualiser

Les conclusions étaient étonnantes. Les joueurs qui avaient seulement visualisé ont progressé significativement… Ils étaient presque aussi adroits que ceux qui s’entraînaient chaque jour !

D’autres exemples : des musiciens atteignent l’excellence en se visualisent mentalement en étant tout jeune, en train de s’entraîner durant des heures sur une partition. Imaginez alors toutes les heures que ces personnes ont accumulées en s’entraînant dans leur esprit.

Un nombre d’heures qui s’approche d’ailleurs du fameux « 10 000 » (équivalent au nombre d’heures indispensable pour devenir un expert dans un domaine).

Comment appliquer la visualisation dans votre vie ?

Souvenez-vous que vous n’avez pas besoin d’être un athlète de haut niveau pour jouir des bienfaits de la visualisation. Que vous soyez jeune, vieux, artiste, homme d’affaires, peu importe. Vous avez simplement intérêt à visualiser.

Continuons. Il n’y a que deux types de visualisations : la visualisation de l’objectif désiré, et la visualisation du processus.

Certains diront que le premier est meilleur que le second, d’autres diront le contraire. Moi je dis que combiner les deux c’est bien mieux.

Le premier, comme vous l’aurez compris, c’est de visualiser votre propre personne en train d’accomplir votre objectif (imaginez-vous en train de passer la ligne d’arrivée de ce marathon de 30 kilomètres par exemple).

Créez une image détaillée de cet objectif, de ce résultat, en utilisant tous vos sens.

Gardez cette image mentale le plus longtemps possible. Que ressentez-vous en traversant cette ligne d’arrivée ? Quelles personnes sont présentes pour vous féliciter ? Vos amis ? Votre famille ?

Imaginez l’excitation, la satisfaction, la fierté que vous ressentez et qu’ils ressentent.

Pour s’aider, certaines personnes ont besoin d’écrire leur objectif dans les détails. Certains créent un petit dessin qui va représenter l’objectif, ou prendre une image qui existe déjà, et l’utiliser comme support.

Peu importe ce que vous choisissez de faire, du moment que vous arrivez à créer une vive image mentale !

La visualisation du processus quant à elle permet de diviser un objectif en plusieurs actions nécessaires pour atteindre cet objectif. On va alors se visualiser en train d’accomplir ces actions.

On se concentre à accomplir chaque étape, le but chaque processus qui mène vers final.

Et si on reprenait l’exemple ci-dessus ?

Vous allez par exemple vous visualiser en train de courir en étant totalement à l’aise et sûr de vous. Vos jambes sont légères, votre corps énergique.

Divisez le marathon de 30 km en plusieurs étapes, et visualisez-vous en train de les franchir une par une. Comment courez-vous ? A quel rythme ?

Vue en 3ème ou 1ère personne ?

On ne vous a peut-être jamais parlé des deux vues qu’on peut utiliser lorsqu’on visualise un objectif. En effet, soit vous vous voyez en mode « troisième personne » (en référence aux jeux-vidéos où vous voyez le personnage évoluer), soit en « première personne » (où vous voyez à travers les yeux du personnage).

Dans le cas d’une thérapie, chaque vue possède son utilité. Mais dans le cas pratique, commencez toujours par la « troisième personne ».

Voyez-vous en train de courir le marathon, voyez tout ce qui se passe autour de vous. Reprenez les images évoquées plus haut.

Puis, juste après, voyez à travers vos propres yeux. Comme dans une réalité augmentée.

Ce qui est bien avec la visualisation, c’est qu’elle renforce les « trajets neuronaux » qui correspondent à l’activité, sans pour autant le faire réellement. En clair, votre cerveau ne voit pas vraiment de différence !

Nous sommes d’accord, la visualisation à elle seule ne vous transformera pas en Néo. Vous ne pouvez pas devenir expert simplement en vous visualisant réussir tout ce que vous désirez.

Par contre, c’est un soutien inestimable dans votre arsenal.

Et qui sait, vous maitriserez aussi le Kung Fu (ou autre chose) comme Néo ?

2 Responses to La visualisation… Est-ce que ça marche vraiment ?

  1. Matthieu septembre 4, 2012 at 10:37 #

    Merci pour cet article très clair.
    Un excellent outil pour visualiser l’information est entre autre le « Mind Mapping » qui se base sur la cartographie de l’information, issue de la méthodologie de la visualisation de l’information. Il permet d’être plus efficace dans la manière de générer des idées mais également de la structurer et de la partager. Il va permettre également d’ajouter des caractéristiques comme des couleurs, des images des formes qui nous sont propres pour ainsi la traiter et mémoriser plus facilement.
    Bien cordialement,
    Matthieu

    • Andry septembre 12, 2012 at 11:37 #

      De rien Matthieu.
      Je suis d’accord avec toi sur le fait que le Mind Mapping soit un excellent outil de mémorisation. Par contre, c’est un tout petit peu hors sujet par rapport à l’article… Allez, on va dire que c’est complémentaire :).
      Andry

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